How to End an Apartment Lease Legally in Quebec: A Step-by-Step Guide for Tenants

Puis-je légalement résilier mon bail ?

C’est une question qui revient souvent, surtout lorsqu’un imprévu survient. Au Québec, la réponse dépend de plusieurs facteurs déterminants, notamment le type de bail que vous avez signé, le préavis écrit que vous fournissez, et l’existence de conditions particulières ou exceptionnelles. Même si les règles sont claires, le processus peut sembler intimidant si c’est votre première expérience.

Que vous déménagiez, réduisiez vos dépenses, mettiez fin à une colocation avec un conjoint, ou viviez une situation difficile (comme de la violence conjugale ou un logement dangereux), il est essentiel de bien connaître vos droits et responsabilités selon la loi sur la location résidentielle au Québec.

Résilier un bail ne se résume pas simplement à remettre vos clés. Ne pas respecter les étapes prévues par la loi — comme donner un préavis adéquat au propriétaire — peut entraîner des frais imprévus ou des tensions avec votre propriétaire.

Ce guide est là pour vous accompagner, étape par étape — de la remise du préavis à la libération du logement — afin que vous puissiez mettre fin à votre bail en toute légalité, sans stress ni pénalités inutiles.

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Étape 1 : Quel type de bail avez-vous signé ?

Commencez par identifier le type de bail que vous avez signé. Au Québec, les baux résidentiels doivent être établis sur le formulaire de bail standardisé fourni par le gouvernement provincial. Ce formulaire décrit clairement les modalités de la location, les obligations des parties, le montant du loyer, et d’autres conditions importantes. Bien connaître le type de bail que vous avez signé vous aidera à mieux comprendre vos obligations légales.

La majorité des locataires québécois ont un bail à durée déterminée, souvent d’un an. D’autres peuvent avoir un bail mensuel (à durée indéterminée), ou plus rarement, un bail hebdomadaire. Il est aussi important de vérifier si vous êtes en colocation avec responsabilité conjointe, c’est-à-dire que vous partagez légalement la responsabilité du bail avec d’autres personnes.

Voici les types de baux les plus fréquents :

  • Bail à durée déterminée : A une date de fin précise. À moins qu’un avis ne soit donné, il se renouvelle automatiquement selon les mêmes conditions.

  • Bail à durée indéterminée (mensuel) : Se renouvelle automatiquement chaque mois, sauf si le locataire ou le propriétaire donne un préavis en bonne et due forme.

  • Bail hebdomadaire : Fonctionne de façon similaire, mais avec des délais de préavis plus courts.

  • Colocation avec responsabilité conjointe (bail solidaire) : Plusieurs personnes signent le même bail et sont solidairement responsables de toutes les obligations légales (paiement du loyer, entretien, etc.).

Si vous ne savez pas quel type de bail vous avez, vérifiez le document signé ou communiquez avec votre propriétaire pour obtenir des précisions. Connaître le type de bail est essentiel, car les règles de résiliation — y compris les délais de préavis — dépendent directement de ce détail.

Étape 2 : Mettre fin à votre bail à la date prévue

Si vous prévoyez quitter le logement à la fin naturelle de votre bail, la prochaine étape consiste à donner un avis écrit. La loi québécoise exige que les locataires respectent des délais précis selon le type de bail, afin d’éviter tout malentendu ou renouvellement automatique non souhaité.

Voici les délais d’avis de base :

  • Pour un bail d’un an ou plus : vous devez donner votre avis entre 3 et 6 mois avant la fin du bail.

  • Pour un bail de moins d’un an : l’avis doit être donné 1 à 2 mois avant la fin.

  • Pour un bail mensuel (à durée indéterminée) : l’avis doit être donné au moins 1 mois à l’avance.

  • Pour un bail hebdomadaire (rare en logement résidentiel) : 1 semaine d’avis est généralement suffisante.

L’avis doit obligatoirement :

  • Être rédigé par écrit (un avis verbal n’est pas valide)

  • Indiquer clairement la date prévue de départ

  • Être livré avec preuve (idéalement par courrier recommandé, en main propre avec accusé de réception signé, ou par huissier)

Conservez une copie de votre avis ainsi que toute confirmation du propriétaire. Ces documents pourraient être essentiels en cas de litige sur la validité du préavis ou la date réelle de fin du bail.

Si vous ne donnez pas votre avis à temps, votre bail peut être renouvelé automatiquement pour une autre durée, ou vous pourriez être tenu de payer un loyer supplémentaire. Si vous avez un doute sur le nombre de jours d’avis requis pour votre type de bail, communiquez avec le Tribunal administratif du logement (TAL) ou consultez votre contrat de location.

Donner un avis en bonne et due forme, c’est respecter vos obligations légales prévues à la Loi sur la location résidentielle et faciliter une séparation harmonieuse avec votre propriétaire.

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Étape 3 : Quitter avant la fin du bail

Et si vous devez quitter votre logement avant la date prévue ? Il existe plusieurs options légales, selon votre situation.

Option 1 : Entente à l’amiable

Parfois, vous pouvez conclure une entente écrite avec votre propriétaire pour mettre fin au bail plus tôt. Si le propriétaire accepte, assurez-vous que tous les détails soient consignés par écrit, y compris la date exacte de fin de bail. Ce type d’entente est idéal lorsque les deux parties sont ouvertes et flexibles.

Option 2 : Cession ou sous-location

Si votre propriétaire refuse de mettre fin au bail, vous pouvez envisager de céder le bail à un nouveau locataire ou de sous-louer l’unité.

  • Cession de bail : Un nouveau locataire reprend votre bail tel quel, et vous êtes libéré de toute responsabilité.

  • Sous-location : Une autre personne habite temporairement l’unité, mais vous demeurez responsable du paiement du loyer et des conditions du bail.

Voici les étapes à suivre :

  1. Envoyez un avis écrit à votre propriétaire avec les informations du nouveau locataire proposé.

  2. Le propriétaire doit donner son accord, mais il doit répondre dans un délai de 15 jours.

  3. Si le propriétaire refuse sans motif valable ou ne répond pas dans les délais, la cession ou la sous-location est considérée comme acceptée.

La cession ou la sous-location est souvent utilisée lorsque le locataire doit quitter pour des raisons personnelles comme un transfert d’emploi, un changement familial, ou d’autres circonstances. C’est une solution pratique pour éviter des pénalités tout en respectant le cadre légal.

Étape 4 : Exceptions légales particulières

Dans certaines situations bien précises, vous pouvez résilier légalement votre bail sans l’accord du propriétaire. Ces cas sont prévus par la Loi sur la location résidentielle au Québec, qui protège les locataires contre des conditions de vie dangereuses, abusives ou inadaptées.

Voici les principales exceptions :

Admission dans un centre de soins de longue durée (CHSLD)

Si vous (ou votre conjoint) êtes admis de façon permanente dans un centre d’hébergement ou de soins de longue durée, vous avez le droit de résilier votre bail. Il faut fournir :

  • Un avis écrit

  • Un certificat médical

  • Une preuve d’admission

Cette disposition permet aux personnes qui ne sont plus en mesure d’habiter leur logement de mettre fin à leur bail sans pénalité.

Violence conjugale ou agression sexuelle

Les locataires victimes de violence conjugale ou d’agression sexuelle peuvent mettre fin à leur bail immédiatement, sans avoir besoin de l’accord du propriétaire. Il faut fournir une attestation signée par un professionnel (policier, intervenant social, médecin, etc.) confirmant la situation d’abus.

Accès à un logement social ou subventionné (HLM)

Si vous êtes accepté dans un logement à loyer modique (HLM) ou dans un logement subventionné, vous avez le droit de résilier votre bail en cours. Vous devrez transmettre un avis écrit accompagné d’une confirmation d’attribution du nouveau logement.

Conditions de vie dangereuses ou insalubres

Si votre logement devient inhabitable ou dangereux (moisissures graves, problèmes structuraux, incendie, etc.), vous pouvez déposer une demande auprès du Tribunal administratif du logement (TAL) pour mettre fin au bail. Cette procédure protège les locataires de situations mettant leur santé ou sécurité en péril.

Invalidité ou perte d’autonomie

Si vous développez une condition physique ou mentale qui vous empêche de vivre de façon sécuritaire dans votre logement, vous pourriez être admissible à une résiliation anticipée. Un avis écrit et un document médical justificatif sont requis.

Délai et preuve

Dans toutes ces situations :

  • Un avis écrit est obligatoire

  • Un préavis de 60 jours est généralement requis
    (sauf en cas de violence conjugale, où la résiliation peut être immédiate)

  • Vous devez joindre les documents justificatifs pertinents

Il est fortement recommandé de consulter un conseiller juridique ou un organisme d’aide au logement pour valider votre admissibilité et vous assurer que tous les documents sont correctement transmis. Ces lois existent pour protéger les locataires en cas d’événements hors de leur contrôle.

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Étape 5 : Si le propriétaire refuse

Parfois, à votre grande frustration, un propriétaire peut refuser une demande raisonnable — comme une cession de bail légitime — ou ne pas répondre dans les délais légaux après avoir reçu votre avis écrit.

Au Québec, si le propriétaire refuse sans raison valable ou ne répond pas dans un délai de 15 jours, la loi considère généralement cela comme une acceptation par défaut. Mais s’il continue à bloquer la démarche ou reste silencieux, vous avez le droit de faire appel.

Vous pouvez soumettre une demande écrite au Tribunal administratif du logement (TAL), qui gère les litiges entre locataires et propriétaires. Le TAL peut examiner votre situation et, si les circonstances le justifient, annuler légalement le bail.

Voici ce que vous devrez fournir au TAL :

  • Une copie de votre avis écrit et du bail signé

  • Toute correspondance ou preuve de tentatives de communication avec le propriétaire

  • Une preuve que vous avez respecté toutes les conditions requises (par exemple, fourni les infos sur le nouveau locataire, payé le loyer, respecté les délais)

Le TAL peut également intervenir en cas de :

  • Dépôt de garantie non remboursé

  • Harcèlement du propriétaire

  • Logement mal entretenu ou insalubre

Déposer une demande auprès du TAL est gratuit ou peu coûteux et constitue un moyen officiel de faire valoir vos droits selon la Loi sur la location résidentielle.

Si vous ne savez pas par où commencer, des groupes de défense des locataires ou des cliniques juridiques gratuites peuvent vous aider à préparer votre dossier et à identifier les documents nécessaires.

Étape 6 : Avant de quitter le logement

Que votre bail prenne fin naturellement ou que vous l’ayez résilié de façon anticipée, vous avez encore certaines obligations légales à remplir en tant que locataire. Les respecter facilite une transition harmonieuse et évite les conflits.

Voici ce que vous devez faire avant de déménager :

  • Payer le loyer jusqu’au dernier jour du bail, sauf entente contraire.

  • Nettoyer le logement en profondeur : électroménagers, planchers, armoires, salle de bain, etc. L’usure normale est acceptée, mais la saleté excessive ou les dégâts peuvent entraîner des frais.

  • Réparer les dommages qui dépassent l’usure raisonnable (reboucher les trous, changer les ampoules brûlées, remplacer les poignées ou éléments cassés).

  • Remettre toutes les clés au propriétaire ou au gestionnaire immobilier.

  • Fournir une adresse de réexpédition par écrit afin de recevoir les communications finales et le remboursement du dépôt de garantie.

  • Documenter l’état des lieux avec des photos ou une vidéo, en cas de litige.

  • Si possible, planifiez une inspection de sortie avec votre propriétaire.

  • Demandez le remboursement du dépôt de garantie, et exigez une justification claire en cas de déduction. Au Québec, un propriétaire ne peut pas retenir d’argent pour de l’usure normale.

Utiliser une liste de vérification de sortie est une excellente façon de ne rien oublier, surtout si vous étiez le locataire principal ou en colocation avec responsabilité partagée.

Remplir ces étapes montre que vous avez respecté vos obligations légales et vous protège contre des retards ou des problèmes juridiques une fois le bail terminé.

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Mot de la fin


Résilier un bail peut sembler intimidant, mais avec les bonnes informations et une bonne planification, cela n’a rien d’insurmontable. Que vous ayez un bail à durée déterminée ou indéterminée, il est essentiel d’être organisé — que ce soit pour donner un préavis, céder le bail à un nouveau locataire ou conclure une entente avec le propriétaire.

N’oubliez pas : un bail est un contrat légal. Comme pour tout accord juridique, il est important de communiquer clairement, de conserver une documentation complète et, au besoin, de consulter un professionnel du droit.

Si vous n’êtes pas certain de vos droits, n’hésitez pas à contacter le Tribunal administratif du logement (TAL) ou à consulter un avocat.

Dans bien des cas, une entente entre locataire et propriétaire peut profiter aux deux parties. Et si vous devez partir pour des raisons exceptionnelles ou simplement pour changer d’environnement, il est possible de le faire légalement, sans pénalités et sans contrevenir aux conditions essentielles du bail.

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